minoritaire au Japon qui est, aujourd'hui encore,
victime d'un certains nombre de discriminations.
Issu de deux anciennes communautés féodales (les Eta, littéralement les "pleins de souillures", et lesHinin, les "non-humains"), c'est une des plus importantes minorité japonaise. A l'origine, c'étaient des populations mises à l'écart en raison de leurs métiers, en rapport avec le sang et la mort (comme croque-morts, bourreaux, bouchers, tanneurs...) et donc considérées comme impures: le shintoïsme, la religion dominante au Japon, voit le contact avec la mort comme une souillure, ce qui explique le rejet de ces corps de métier. Ils appartenaient à la classe des parias, y compris sur le plan légal : ils devaient, par exemple, quitter la route lorsqu'ils croisaient des citoyens "normaux".
Bien qu'en 1871, le système de castes féodales ait été aboli, la discrimination à leur encontre n'a pas cessé. Les Buraku se voient parfois refuser la location d'un logement, un mariage avec une personne "normale", ou encore le même salaire que n'importe quel autre employé. Tout comme les Intouchable en Inde, leur situation est légalement assainie, mais ils restent victimes d'une ségrégation sociale importante.
Cependant, contrairement aux autres classes, un Buraku l'est de naissance et ne peut changer de statut. C'est pourquoi de plus en plus de jeunes Buraku s'organisent pour protester contre leur situation. Le sujet reste néanmoins très délicat dans la société japonaise.
QUELQUES CHIFFRES
Selon le gouvernement japonais, d'après un rapport datant de 1993, la communauté Burakumin regroupent 4 533 communautés, pour environ 298 400 ménages, soit 892 751 résidents. On estime qu'il y a environ deux millions d'individus, regroupés essentiellement dans des ghettos urbains.
La Ligue de libération des Buraku, quant à elle, évalue le nombre de membre de la communauté à près de trois millions, et conteste les chiffres du gouvernement, qui s'appuient sur l'aide que ce dernier offre aux Buraku. Ces derniers ne sont pas tous pauvres, et donc ne font pas la demande de subventions publiques, et d'autres préfèrent rester dans la difficulté financière plutôt que d'avoir le statut de Buraku : il vaut mieux « être l'égal d'un pauvre Japonais qu'un burakumin aidé ».
Les Buraku représenteraient près de 70% des membres du Yamaguchi-gumi, le plus grand clan de Yakuzajaponais. Près de 60% des yakuzas seraient des Buraku.
EN SAVOIR PLUS
Jean-François Sabouret, L'autre Japon: les Burakumin (Editions de la Découverte, 1983)
Jean-Manuel Traimond, Le Japon mal rasé (Atelier de Création Libertaire, 2000)
peu reluisantes du Japon. C'est un sujet tabou, et pour
cause, il met en avant l'importance que la discrimination
peut prendre dans ce pays, impitoyable vers tous ceux qui
présentent une quelconque différence, même si celle-ci
est due au hasard de la naissance.
kaoru83, Posté le vendredi 06 avril 2012 16:05
je viens d'apprendre quelque chose